Bien que le Kajukenbo soit une discipline assez complète pour l'auto défense à mains nues, le Kali est également un art complet sur le plan de l'auto défense avec arme, notamment les bâtons.
Bien que nous avons expliqué lors des articles précédent ce qu'est le Kajukenbo, voici une bref présentation du Kali, connu aussi sous le nom de Arnis ou Eskrima.
KALI - ESKRIMA - ARNIS
L'Arnis est un art martial originaire des îles philippines. Ce sont les Espagnols qui ont observé cette méthode de combat philippine en assistant aux danses de combats des guerriers indigènes dont les mains étaient harnachées de gantelets décorés remarquables. Il les désignèrent sous le terme « arnis de mano » ou « armure de mains », afin de les différencier de « arnis de armas » avec des bâtons ou des épées. Les techniques philippines (combat à la machette et au kriss) se sont ensuite mélangées avec les formes de combats employées par les conquistadores espagnols, et principalement le combat à la rapière et à la dague — espada y daga. La langue d'enseignement de l'Arnis-Eskrima est traditionnellement l'espagnol.
La pratique se divise en trois parties dans l'école "Arnis Korédas Obra Mano" (les termes changent suivant les écoles et suivant les époques: à l'époque moderne des termes espagnols sont remplacés par du tagalog par souci d'exotisme et pour paraitre plus ancien...)- la répétition des techniques de base, muestracion, ou pandalag ;
- l'assaut conventionnel, sanga at patama ou obra tabak ;
- le combat libre, larga mo iton ou labanang totohanan.
Des écoles aux styles différents se sont créés et affrontées depuis les années 1930. Les combats meurtriers entre les champions d'eskrima s'appelaient des patayan. Ils furent interdit par les Américains dans les années 1950. Ce n’est qu’en 1969 que l'existence des arts martiaux philippins a été révélée au public occidental par Donn F. Draeger et Robert W. Smith dans Asian Figthing arts. En 1980, Dan Inosanto présentera un ouvrage sur les arts martiaux philippins qui touchera un large public. C’est aussi à partir de cette époque que l’on commence à désigner cet art martial sous le nom de « kali ». Ce terme avait été choisis comme le nom originel de l’eskrima par Dan Inosanto, bien que son étymologie fut incertaine. Le succès du « kali » poussa ainsi de nombreux maîtres eskrimadors à changer le nom de leur système afin d’être plus commercial…
En 1994, Mark V. Wiley écrit un article fondateur dans le Journal of Asian Martial Arts. En 1996, Mark V. Wiley publie le livre de référence sur l'eskrima : Filipino Martial Culture. Ce qui frappe à la lecture de cet ouvrage c’est l’incroyable capacité d’invention des maîtres eskrimadors capable de « réinventer » en permanence leurs art martial à partir de données communes, puis de les adapter au monde moderne en les confrontant aux autres arts martiaux. Bien que le terme soit quelque peu galvaudé, on peut définir les arts martiaux philippins comme appartenant à un système martial « dynamique », construit principalement pour affronter des systèmes inconnus. Cette qualité se traduit cependant par une complexité pédagogique qui fait autant appel à la dextérité, qu'a la réflexion et la capacité de synthèse.
Puisqu'il est assez courant aujourd’hui de voir l’arnis-eskrima et des arts martiaux comme le kempo ou le wing chun, être pratiqués ensemble, est rapidement née une querelle sur l'origine des arts martiaux philippins. La connexion avec le wing chun date de Bruce Lee et de Dan Inosanto dans les années 1960, elle peut donc être facilement écartée.
La connexion avec le kempo semble plus ancienne et remonte à la période coloniale d'Hawaii ou l’eskrima aurait pu être transmit entre les immigrants chinois et philippins s'installant dans le protectorat américain. Les partisans de cette hypothèse affirment que ces arts martiaux sont très semblables et complémentaires. C'est un fait cependant, qu’il est devenu chic et très vendeur, pour de nombreux arts martiaux, d’offrir des leçons d'eskrima. À ce titre, certains maîtres philippins reconnaissent que les systèmes enseignés hors des écoles philippines, ne sont, au plus, que des sous-systèmes, bien loin de la pédagogie réelle de l'eskrima. Ces emprunts, malheureusement, sont souvent récupérés par de nombreux arts martiaux, et revendiqués comme étant des techniques originales, sans faire mention de leur origine philippine, ce qui dans la plupart des cas n’est pas un mal.
Cette confusion s'accroît lorsque l'on sait qu'au XXe siècle, les arts martiaux philippins ont intégré de nombreuses techniques étrangères venant du karaté, du judo, de la boxe ou du wing chun… Ces apports paraissaient combler certaines lacunes dans le combat à main nue de nombreux eskrimadores, qui n'enseignaient que le combat en armes... L'évolution du monde moderne et des lois en vigueur, ainsi que l’obligation d’adaptation, ont conduit les maîtres à « moderniser » leurs techniques en incluant le combat à main nues dans leur cursus. Nous aurions tort de croire cependant que ces techniques spéciales n'existaient pas dans l'eskrima, mais les systèmes de corps à corps, appelées « serrada », furent toujours considérés comme des techniques secrètes ne devant être enseignés qu’à quelques rares privilégiés. La raison en est simple, ils sont extrêmement violents et dangereux, s'apparentant au close combat militaire, et donc inapte à la pratique civile. L'emprunt à des techniques externes plus douces s'expliquerait par la volonté d’offrir un succédané valable.
LES ARMES
Il y a dans les arts martiaux Philippins douze secteurs :
1 - le bâton simple (solo baston), ou le sabre, la hache ou la canne.
2 - le double bâton (doble baston), ou deux sabres ou deux haches.
3 - le bâton long et le bâton court, ou bâton et couteau, ou sabre et couteau (espada y daga) ou encore sabre et bouclier.
4 - le double poignard (doble baraw)
5 - le poignard simple (baraw)
6 - le bâton de poche (tabak malit)
7 - le travail à mains nues qui comprend :
* le Panantukan : la boxe Philippine.* le Sikaran ou Panadiakan est la partie qui concerne les techniques de pieds.
* le Dumog ou Kapulubud est l’art de la lutte.
8 - les armes longues : bâton long, la rame, la pagaie, la lance et le bouclier, la lance et le bouclier rectangulaire, la lance et le sabre ou le bâton. Et toutes les armes à prendre à deux mains qui peuvent varier entre 95 cm et 1m20.
9 - les armes flexibles : la ceinture, le fouet, le bandeau, le foulard, la corde, la chaîne, le yo-yo, le tabak-toyok (nunchaku), la queue de raie, le sarong ...
10 - les armes de jet : la lance, le couteau, les darts, des pièces de monnaie, cailloux, sable, poussière, boue, poivre, poudre, etc. ...
11 - les projectiles : l’arc et les flèches, la sarbacane, la fronde, et dans le temps le canon portable.
12 - entraînement mental, émotionnel et spirituel, les arts de la guérison, expertises médicales, le rythme et la danse, l’histoire et la philosophie, l’éthique.
LE KALI PEUT IL ETRE EFFICACE?
Beaucoup de gens se pausent la même question sur les arts martiaux: est il efficace? La réponse ne se trouve pas dans l'art martial en lui même mais dans le pratiquant. Si le pratiquant d'un art martial (que ce soit karate, kung fu, aikido, etc) est bien rodé et efficace, alors les techniques employés le seront également.
Mais le Kali a vraiment quelques chose de spécial et ses adeptes, bien entraîné pourraient surprendre des adeptes chevronnés de Krav-Maga ou d'une discipline d'auto defense réputer efficace (ju jitsu, penchak silat, etc) notamment sur le plan des attaques au couteau et bâton, ce qui alors redonne à la self defense une autre dimension et une serieuse remise en question.
IL EXISTE DES COMPÉTITIONS EN KALI?
Oui il existe des compétitions en kali que l'on nomme stick-fighting (ou dans certains pays stick boxing). Il en existe deux types:
- soft fighting: ou les adeptes combattent avec bâton en mousse en portant un casque de boxe, un gant de boxe ( à la main qui ne tiens pas le baton), une coquille, protèges tibias et pieds. Il est autoriser de donner des coups de pieds et de poings en plus des coups de bâton en mousse. les combats se soldes généralement aux points.
- full contact: les adeptes combattent avec un bâton de kali en bois et portent une armure qui les protèges des frappes très puissante du bâton. Certains championnat autorise les frappes avec les pieds et les poings voir un peu de combat au sol.
Tout le monde peux pratiquer le Kali. Cette discipline, vus le travail aux bâtons généralement en bois, demande à ses adeptes une extrême concentration.
Le club propose une initiation au kajukenbo et au kali les mardi et jeudi de 20h30 à 21h00 (voir 21h30) aux pratiquants du club. Il est également possible de venir pratiquer pour les personnes extérieures pour la modique somme de 5 € la séance ou en cours privés sur demande (en salle ou à domicile) pour 15 € l'heure.
L'INITIATION
Tout le monde peux pratiquer le Kali. Cette discipline, vus le travail aux bâtons généralement en bois, demande à ses adeptes une extrême concentration.
Le club propose une initiation au kajukenbo et au kali les mardi et jeudi de 20h30 à 21h00 (voir 21h30) aux pratiquants du club. Il est également possible de venir pratiquer pour les personnes extérieures pour la modique somme de 5 € la séance ou en cours privés sur demande (en salle ou à domicile) pour 15 € l'heure.
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